Tâches défensives des milieux excentrés dans un 4-2-3-1 / 4-3-3 (Vestiaires, Landry Chauvin)

Le rôle des milieux excentrés sur le plan défensif dans un système de jeu dépend de nombreux éléments structurels (principes généraux) et conjoncturels (liés à une situation). Landry Chauvin (Sedan, Nantes, Brest, Formation Stade Rennais) nous donne sa vision sur le sujet dans l’excellent magazine VestiairesMagazine VESTIAIRES

Ce qu’il faut prendre en compte afin d’être le plus efficace dans un match : 

– Profil de vos milieux offensifs de couloir(mental, physique, technique, tactique).

– Lien, les automatismes entre vos joueurs de couloir (défenseurs et milieux d’un même côté).

– Profil individuel des joueurs adverses de couloir (plutôt dribbleurs, passeurs, centreurs, vrai ou faux ailier, rôle défensif,…).

– Animation de jeu et système de jeu de l’équipe adverse

– Tactique mise en place avant le match

– Contexte situationnel du match ( moment du match, score positif ou négatif, exclusion, fatigue,…)

4-3-3 vestiaires

Les repères à donner, les choix à faire :

– Hauteur du début du pressing sur attaque placée adverse après récupération base.

– Hauteur de la fin de pressing puis placement pour assurer la transition défense / attaque.

– Pressing tout terrain ou non.

– Pressing ou non si le défenseur adverse possède le ballon face à son but.

– Orienter le porteur de ballon adverse vers la touche ou vers l’intérieur du terrain (densité défensive).

– Degré d’implication dans les tâches défensives

– « Resserrer » côté ballon si celui-ci est côté opposé ou rester « coller » à sa ligne de touche.

Comment « concrètement » donner des principes à vos joueurs ?

Plutôt de jouer à la « play station » en téléguidant vos joueurs pendant tout le match, il y a 2 leviers à utiliser pour que vos joueurs intègrent des principes individuels et collectifs.

Les causeries du match (lié à un contexte) 

Pendant la causerie d’avant match, donner quelques choix tactiques collectifs (ex : bloc médian, amener les attaques adverses sur les côtés, harceler le porteur de balle adverse à la perte du ballon).

Pendant l’échauffement, passer vers chacun de vos joueurs pour donner une ou deux consignes de jeu individuelles.

Pendant le match, modifier vos options tactiques suivant le contexte du match. Attention a ne pas trop changer d’options au risque de voir vos joueurs perdent leurs repères sans avoir le temps de s’habituer.

La planification ( donner des principes généraux)

 Lors des entraînements en faisant du jeu au poste afin de mécaniser, avoir des routines dans les déplacements individuels et collectifs. En faisant des jeux à thème plaçant les joueurs face à différentes situations auxquelles ils devront s’adapter.

Sur la planification hebdomadaire, mensuelle, annuelle en ayant un fil conducteur (fil rouge) et une suite logique dans la saison, dans les catégories d’âge.

Exemple : Je pourrais demander à mes milieux excentrés de :

– presser, harceler le porteur de balle adverse qui récupère le ballon si celui-ci est dans ma zone proche afin d’empêcher la sortie propre du ballon.

– Ils devront chercher à défendre en avançant si l’équipe adverse fait « circuler » le ballon entre ses défenseurs. Ne pas seulement « coulisser » dans la largeur.

– L’avant centre doit empêcher les transmissions entre les deux défenseurs centraux en se plaçant sur la potentielle ligne de passe. Ainsi, le bloc équipe . L’avant centre de mon équipe devient le gouvernail guidant l’attaque adverse par son placement.

– Lorsque l’équipe adverse franchit la ligne médiane, la tâche défensive des milieux excentrés s’arrête même si leurs adversaires directes prennent les couloirs. L’objectif sera ainsi qu’à la récupération du ballon les milieux excentrés se rendent rapidement disponible du porteur de balle pour une attaque rapide.

POUR lire l’intervention de Landry Chauvin dans le magazine Vestiaires, cliquez sur le lien rouge ci-dessous.

TABLEAU NOIR Vestiaires 69  

schéma milieu excentré


Jeu dans petit espace en appui / remise (A. Favresse, O. Grande Synthe)

Direction le nord de le France sur suivre une situation technique pour travailler la passe en appui / remise et les déplacements dans un petit espace. La situation est filmée et animée par Antonin Favresse, professeur d’EPS et éducateur des U15 PH de l‘Olympique de Grande Synthe.

Consignes :

– Passer d’un trio de joueurs à un autre en faisant des passes et sans se retourner.

– Chaque joueur n’a la droit qu’à une touche de balle sauf les joueurs situés sur la pointe du triangle (ces joueurs là ont le droit à 2 touches de balles).

– A chaque touche de balle, les joueurs doivent se replacer au niveau de la coupelle.

Critères de réalisation :

Lorsque le joueur se trouve en situation d’appui :

– Aller vers le ballon, « attaquer » son ballon.

– Baisser le centre de gravité pour maîtriser le ballon.

– Orienter ces épaules en direction du futur receveur.

– « Smasher » son ballon de haut en bas afin qu’il ne monte pas.

– Bloquer, « verrouiller » la cheville pour que le ballon rebondisse dessus (pas de gestes de passes) afin de permettre au coéquipier d’attaquer le ballon en jouant en une touche de balle.

Pour les déplacements :

– Etre en mouvement lorsqu’on reçoit le ballon (ne pas marquer de temps d’arrêt = notion de timing du déplacement)

– Sortir de l’axe ballon/ défenseur (matérialisé par un plot)

– Lorsque le ballon est envoyé dans le triangle adverse, proposer immédiatement une solution au joueur appui pour qu’il y ait qu’un délai très court entre la remise et la passe.

Variante :

Terminer par une action devant le but.

– Dans ce cas, privilégier le changement de rythme lorsqu’on effectue une passe « laser » (passe qui va d’un triangle à l’autre).


Prise d’information et alternance passes courtes à longues (conservation)

Direction l’Allemagne pour une situation de conservation collective du ballon sous forme de « toro » 3 contre 1 reproduit 4 fois. De prime abord, il est difficile de comprendre l’objectif mais après un second visionnage, cela est plus clair.Cet exercice de conservation collective du ballon permettra de travailler la prise d’information du porteur de balle et du non porteur de balle, l’alternance de jeu court et de jeu moyen / long et le jeu en une ou deux touches de balle (contrôle / passe).

Variables sur lesquelles vous pouvez jouer

Espace : Taille des 4 « petits »carrés,  4 carrés collés (comme sur la vidéo) ou mettre en place un « no ball’s land » ou no man’s land » afin de développer le jeu de passes moyennes à longues.

Nombre des défenseurs : 2 défenseurs pour 4 zones (comme sur la vidéo) qui doivent défendre dans les zones où se trouvent le ballon, 4 défenseurs pour 4 zones (les défenseurs peuvent rester ou non dans leur zone).

Type de pressing des défenseurs : pressing libre ou attendre que le joueur contrôle le ballon sur le jeu long.

Points des défenseurs : 1 point à chaque récupération du ballon.

Points des attaquants : Soit un point si 10 passes consécutives, soit 1 point si 5 passes consécutives, soit un point par changement de zone.

Nombre de touches de ballon : une ou deux touches de balle maximum. En 3 contre 1, faire 3 touches de balle ou plus serait trop facile pour les attaquants.

Nombre de ballons en jeu : Vous pouvez utiliser un ballon mais nous travaillons moins la prise d’information et il y a plus de temps d’attente. Vous pouvez utiliser deux ballons (comme sur la vidéo). Vous pouvez utiliser trois ballons mais plus difficile à mettre en place.

Rotations : Si vous mettez en place 2 défenseurs, les rotations seront de 2 à 3 minutes. Si vous mettez 4 défenseurs, les rotations peuvent monter à 4 minutes maximum.

Notons que pour l’école de football la situation de gauche (ci dessous, comme sur la vidéo) est idéale et vous pourrez progressivement aller vers la situation de droite (ci dessous) pour allonger les distances de passes et ainsi augmenter la difficulté.

conserv prise d'info


Qu’est ce qu’un bon entraîneur ? (Hubert Ripoll, psy du sport)

Hubert Ripoll psychologue du sport, professeur d’université à Aix-Marseille nous parle de ce qui fait la vie de l’entraîneur de champion. Toute proportion gardée, nous pouvons sans problème réaliser un parallèle avec le rôle d’éducateur sportif et de football.

Résumé de ses propos

« Un entraîneur est un technicien, un bricoleur, son métier n’est jamais terminé, il doit sans cesse se remettre en question. Entraîner, c’est transmettre son savoir, ses valeurs, les valeurs d’un sport. »

« Un entraîneur de sport individuel se base essentiellement sur la technique et la dimension humaine de l’individu alors que l’entraîneur de sport collectif est un manager, il doit gérer la cohésion de groupe. Pour l’entraîneur de sport collectif, la technique passe au second plan (au haut niveau) il doit gérer les ressources humaines »

« Il ne faut pas que l’athlète, l’équipe soit votre chose, vous la faites, elle vous fait et vous vous faites en la faisant. Vous devez amenez une équipe, un athlète au maximum de ce qu’il (elle) veut et non pas là où vous voulez qu’il soit pour vous. Il faut beaucoup d’humilité et de distance ce qui permet d’affronter les échecs et les réussites. »

« Rationaliser, prendre de la distance et repartir pour un nouvelle objectif. Être objectif pour faire un diagnostique, pour comprendre, toujours positiver. »

« Le rapport entraîneur / sportif est comme un couple, un tandem avec des liens affectifs, des engagements, une prise de responsabilité avec un nécessaire climat de confiance. Le rapport peut être fusionnel mais qui peut vivre des crises, des conflits. »

Gestion de la fin d’une collaboration

« Il ne faut pas que votre équipe, votre athlète, soit votre faire-valoir, il ne faut pas exister que par lui car sinon, le jour ou il me quitte, je ne suis plus rien. cependant, si j’ai aidé mon champion a devenir champion tout en gardant mon statut de tuteur, je peux le voir s’envoler. »

L’échec, la responsabilité du coach.

« Le bon entraîneur est celui qui sait faire face à une crise et aidant son équipe à vaincre l’échec, la crise. »


Le jeu de tête par le « baby foot »

Le jeu de tête est souvent compliqué à construire chez le joueur de football. La difficulté de ce geste est dû au fait qu’il s’agit d’une action spécifique au football (pas de jeu de tête dans d’autres activités sportives) donc pas de possibilité de transversalité avec les autres sports. Il existe d’autres facteurs limitant l’efficacité du jeu de tête :

– le fait de faire un duel peut-être source d’appréhension pour un joueur. Par conséquent, lorsqu’il s’agit d’un duel aérien cette appréhension peut-être encore plus inhibitrice.

– manque de précision de la passe / remise de la tête : viser des zones au sol, verticales. travailler par deux en augmentant progressivement la distance.

– manque de puissance de la passe de la tête : travailler sur « l’armé / frappé », travail de renforcement.

– manque de tonicité musculaire de la sangle abdominale pour l’  » armé / frappé » : travail de renforcement, de gainage (à partir des U13 en insistant sur des postures sécuritaires puis en augmentant l’intensité avec l’âge).

– manque de puissance pour l’impulsion : travail de bondissements horizontaux et verticaux. En augmentant la hauteur et la longueur des sauts. Ce travail se fait progressivement à partir des U13.

– Crainte du duel aérien : proposer des exercices avec différentes formes de lutte partant de la lutte au sol jusqu’à la lutte aérienne. Vous pouvez jouer également sur la forme d’opposition afin d’augmenter progressivement la difficulté : technique analytique sans opposition, opposition raisonnée avec un adversaire augmentant son degré d’adversité pour aller à une opposition réelle. Vous pouvez imposer un temps de retard au défenseur pour faire travailler l’attaquant.

– problème de timming : travailler sur la course d’élan, sur l’impulsion (un pied et deux pieds), frapper le ballon avec une course d’élan ou à l’arrêt.

Pour travailler le jeu de tête en école de football, il faut y aller par étapes. La dimension technique devra prendre le dessus sur la dimension physique (la technique sera un pré-requis avant le physique) dans un premier temps.

Le travail de jonglage / jonglerie de la tête peut (et doit) être la base, le début du travail de jeu de tête. Voici, enfin les consignes et les variables sur lesquelles jouer pour travailler le jeu de tête :

– la passe : distance du passeur, type de trajectoire de passe, passe à la main ou au pied, utilisation de la potence pour frapper le ballon à l’arrêt.

– avant la frappe : analyser, la course d’élan, l’utilisation / le placement des bras, l’impulsion un pied ou deux pied, occupation de l’espace, gestion du duel (placement par rapport à l’adversaire, la notion de « corps obstacle », le timming, l’analyse de la trajectoire.

– pendant la frappe : utilisation des bras, « armé / frappé », zone d’impact (le front), le timming.

– après la frappe : type de passe ou renvoie ( déviation latérale ou dans la profondeur, passe vers l’avant), zone de renvoie / passe / frappe (viser le but, un espace, une cible, un joueur, une zone,…).

– statut du frappeur : je fais un jeu de tête défensif (renvoie dans une zone, un espace, un joueur) ou je fais un jeu de tête offensif ( déviation, remise, frappe au but).


Conserver pour progresser face à une défense basse (Enrique, F.C. Barcelone)

Dans le football, attaquer et être efficace collectivement sur le plan offensif est bien souvent difficile à mettre en place. Attaquer en « attaque placée » face à une défense en barrage ayant un « bloc équipe » bas ou très bas est souvent très compliqué. Luis Enrique version catalane nous offre une situation de conservation du ballon pour trouver des solutions face à une défense basse.

Les problèmes rencontrés par une défense basse sont le peu d’espaces libres entre les lignes et le peu d’espace dans le dos de la défense.

Pistes de travail 

Prôner l’alternance des formes de déclenchement d’attaques (sur les côtés, frappe, forme de jeu,…).

Utiliser les côtés grâce à l’apport des latéraux afin d’amener un surnombre et plus d’incertitude chez l’adversaire.

Frapper de loin afin de faire sortir le « bloc équipe » adverse ce qui permettre d’augmenter l’incertitude chez l’adversaire.

Faire sortir le bloc adverse en faisant ressortir le ballon par les défenseurs. Cela permettra d’augmenter soit l’espace dans le dos des défenseurs (si le « bloc équipe » sort) soit l’espace libre entre les joueurs les lignes (si le bloc ne monte pas, ne reste pas compact).

Alterner le jeu court et le jeu long pour chercher à contourner le bloc, prendre un temps d’avance, augmenter l’incertitude.

Choix du profil de vos joueurs suivant une option tactique : si la défense adverse est base pendant tout le match il faudrait plutôt privilégier les joueurs à l’aise dans les petits espaces (bons techniciens) et des joueurs de tête dans la surface plutôt que des joueurs « dévoreurs » d’espaces.

Jouer sur les déplacements Dé-zonage, décrochage des joueurs axiaux (n°9 et n°10) pour faire sortir les défenseurs centraux adversaires pour prise de l’espace libre laissé dans le dos des défenseurs centraux adverses.

Consignes de la situation

« Missionner la défense pour faire travailler vos attaquants »

Pour l’équipe qui attaque à 10 contre 9 est libre en nombre de touches de balle. Pour marquer un point, l’équipe qui attaque doit rentrer dans l’en-but (les 16m) par une prise de balle suite à une passe ou avec une conduite de balle. Vous pouvez également mettre un gardien de but pour finir. Ainsi, l’objectif sera de conserver / progresser / finir face à une défense base. Les joueurs doivent se déplacer, décrocher entre les lignes adverses.

Pour l’équipe qui défend : La longueur du terrain est divisée en trois zones, les lignes de force (défense, milieu, attaque) doivent rester dans leur zone.

Pour les deux équipes : Mettre en place un système de jeu. Assurer les transitions offensives / défensives.

Côté défensif, ce type d’exercice vous permettra de travailler le coulissement dans la largeur, le respect des lignes de force (défense, milieu, attaque), la couverture mutuelle entre les joueurs d’une même ligne.