Conserver pour augmenter les espaces/intervalles chez l’adversaire

Il peut-être difficile de trouver des situations pour faire comprendre à vos joueurs qu’il est intéressant et bénéfique d’élargir au maximum l’ Espace de Jeu Effectif (EJ.E) collectif. L’objectif sera de chercher à augmenter les espaces, les intervalles en les adversaires sur le terrain afin de créer des espaces libres. en respectant certaines règles :

– les arrières latéraux « mordant » au maximum la ligne de touche et prenant toute la longueur du terrain (ce qui demande un gros volume de course).

– les défenseurs centraux sont en soutien des défenseurs latéraux. Des défenseurs centraux s’espaçant de 25 à 30 mètres lorsque l’équipe n’a pas le ballon. Des défenseurs centraux se resserrant à 10- 15 mètres à la perte du ballon avec ou sans couverture mutuelle.

– un trinôme de joueurs au milieu de terrain (un n°6 et deux n°10 « pointe arrière » ou  deux n°6 et un n°10  » point avant ») coordonnant leurs déplacements afin de se démarquer, de créer des espaces libres. L’objectif d’élargir l’E.J.E (définition dans d’autres article) sera « d’étirer » le bloc adverse dans la largeur et la longueur afin de progresser vers le but adverse en créant des espaces libres afin que les non porteur de balle puissent se déplacer, se démarquer. Afin d’optimiser, vous pouvez mettre en place un système de jeu (dans le  vidéo le 4-3-3 ou le 4-2-3-1)

Comptage des points 

– pour l’équipe qui conserve le ballon (possibilités) : 10 passes de suite = 1 point ;  si chaque joueur touche le ballon lors d’une phase = 1 point ; lorsque les 4 zones latérales sont « touchés » = 1 point ;  1 point lorsque l’on « touche » le n°6 ;  1 point lorsque l’on « touche » le n°8 ou le n°10. Evidemment, il faut faire un choix, vous pouvez pas faire toutes ces règles. Choisissez vos règles de points en fonction de vos attentes.

– pour l’équipe qui récupère le ballon (possibilités) :

Soit une conservation pour conserver : Si grosse infériorité, 1 point par passe. Si petite infériorité, 1 point pour 5 passes d’affilées. Si égalité numérique, 1 point pour 10 passes d’affilées.

Soit une conservation pour progresser : en faisant un « stop-ball », en marquant dans un « embut », un mini-but dans une ou plusieurs zones vers l’avant.

Soit une conservation pour progresser et finir : (comme sur la vidéo) en récupérant et jouer rapidement vers l’avant afin de marquer un but avant que l’équipe adverse se soit remplacée en barrage.

Variables complexifiantes ou simplifiantes  pour vous adapter

– Nombres d’adversaire au centre du terrain : de 0 à 9 adversaires suivant la difficulté que vous souhaitez proposer à l’équipe qui conserve.

– Nombres de joueurs coéquipier au centre du terrain : de 0 à 3 joueurs suivant vos attentes.

– Nombre de touches de balle : de 1 touche à jeu libre. Vous pouvez également différencier le nombre de touche de balle entre l’équipe qui conserve et celle qui doit récupérer le ballon.

– Espace de jeu : vous pouvez joueur sur la largeur et / ou la longueur du terrain suivant vos attentes, les capacités de vos joueurs.

– Rôle du gardien : Vous pouvez intégrer ou non votre gardien dans la phase de conservation.

– Intégrer la phase de transition offensive / défensive et défensive / offensive : Pour travail cela vous pouvez mettre une réserve de ballons proche de vous en donnant quand vous le voulez à l’équipe qui défend afin que celle-ci puisse marquer le plus rapidement.

Progression possible 

Commencer par de la technique sans adversaire avec du jeu en 2 touches de balle à 6 joueurs (n° 2-3-4-5-8-10) dans le rectangle extérieur. Puis ajouter le n°6 qui permettra de créer une multitude de triangle de passes potentielles.

Puis,vous pouvez passer par de la phase tecnico-tactique et ses variables (comme sur la vidéo).

Enfin Vous pouvez adapter ce sujet sur un jeu réduit à thème.


Appréhender le duel chez les jeunes (Ajax Amsterdam)

Bien souvent chez les jeunes footballeurs, le « duel » est synonyme de crainte, d’appréhension ou de non maîtrise technique (amenant des soucis de sécurité). Afin de dédramatiser le duel, vous pouvez utiliser le coté ludique comme le montre cette vidéo tournée à l’académie de l’Ajax Amsterdam.

Sur cette vidéo, vous pouvez proposer différentes variables en jouant sur la zone d’impact torse contre torse (comme sur la vidéo) ou épaule contre épaule (en alternant épaule gauche et droite). Autre variable possible si vos joueurs ont quelques craintes, vous pourrez utiliser du matériel afin d’amortir l’impact (plastron, swiss ball,…). Pour une question de sécurité, dans les consignes de début d’exercice, demandez à vos joueurs de pencher tout les deux la tête à droite ou à gauche afin d’éviter les chocs tête tête. Autre question sécuritaire lors des duels épaules contre épaules, vous pourrez expliquer comment sauter lors des duels aériens en respectant les règles (ne pas avoir les coudes saillants, impulsion, timming,…).

Comment donner le goût du duel à vos jeunes ?

En Proposant des variables de lutte traditionnelle :

-Sur le nombre (lutte à 2, à 3, à 4)

– Sur la hauteur de lutte (de la lutte au sol, en passant par la lutte à genoux, pour aller vers la lutte debout).

– Sur la forme de lutte (lutte greco- romaine, Sénégalaise, libre, Sumo).

– Sur l’espace (un espace à défendre, à conquérir).

– En utilisant un ballon ou non : L’utilisation d’un ballon de football à protéger permettra de travailler la protection du ballon. Vous pourrez demander à vos joueurs de protéger le ballon à l’arrêt ou protéger un ballon en le mettant en mouvement.


Le coulissement et la couverture défensive (Guardiola, Munich)

Pep Guardiola lors de son passage au Bayern Munich nous offre une situation qui vous permettra de travailler différents domaines :

– la technique : la passe (alternance pied droit – pied gauche) pour une remise en une touche de balle.

– le physique : par les différentes formes de courses spécifiques au football.

– le technico  tactique : avec le travail du coulissement, de la couverture (et a degré moindre le cadrage du porteur de ballon).

Variables pédagogiques

Forme de passe : courte ou moyenne ou longue            au sol ou aérienne

Vitesse de placement / déplacement / replacement : Vous pouvez moduler l’intensité par une cadence de passe plus ou moins rapide. Vouc pouvez travailler suivant le rythme sous forme de footing (pour l’échauffement, le décrassage,…) ou sous forme de sprint.

Longueur de course : vous pouvez demander une couverture, un coulissement dans un petit espace (comme sur la vidéo) ou sur toute la largeur du terrain.

Incertitude : Vous pouvez mettre aucune incertitude en faisant toujours le même circuit de passes mais vous pouvez également mettre beaucoup d’incertitude en alternant la direction et la forme de passes ce qui necessitera une adaptation situationnelle des joueurs. (exemple : le ballon vient vers moi, je sors, je cadre et je remise le ballon. Le ballon va à mon coéquipier à droite, je coulisse, je le couvre puis je me replace).

Nombre de joueurs : de 2 à 5 joueurs sur la même ligne au départ.

Nombre de lignes : une ou deux lignes (défense – milieu).


Le plan de jeu offensif de Guardiola expliqué par T. Henry

Les grands entraîneurs ont (nous l’espérons) un plan de jeu adossé à une philosophie de jeu. Objectivement, que nous l’apprécions ou pas, Pep Guardiola fait parti de ce cercle fermé des grands entraîneurs ayant un fil conducteur dans la façon de faire jouer ses équipes (sur le plan collectif) et ses joueurs (sur le plan individuel).

Thierry Henry, ancien joueur du F.C. Barcelone nous explique la vision de son ancien coach. Il détaille  ce que demande Guardiola à ses aillés. Comme à la grande époque de Guy Roux à l’ A.J. Auxerre (Cocard, Diomède, Vahirua, Kapo, Kalou,…), Guardiola demande à ses aillés de « mordre » la ligne de touche (dans les 2/3 défensif) afin d’écarter au maximum le « bloc-équipe adversaire » pour que les milieux de terrain puissent se placer entre les lignes adverses.

plan de jeu Guardiola

Malheureusement pour les francophones, la vidéo est en Anglais mais après deux lectures vous pouvez comprendre les grandes lignes. Cependant, nous allons reprendre les propos de T. Henry afin de mieux comprendre :

– Placement : Guardiola quadrille le terrain dans la longueur en deux zones par rapport au placement du joueur sur le terrain :

  • si le joueur est dans les 2/3 défensif, celui-ci doit respecter strictement le plan de jeu de Guardiola
  • si le joueur est dans le 1/3 offensif (les 30 derniers mètres) celui-ci est TOTALEMENT LIBRE dans ses démarquages, déplacements, permutations.

Rôle : Dans les 2/3 défensif, les aillés doivent au maximum coller la ligne de touche afin de « libérer l’espace » pour les joueurs axiaux. par conséquents, les arrières latéraux ne peuvent pas dédoubler lorsque l’aillé coéquipier devant eux est dans les 2/3 défensif. Le fait de rester sur le côté permet de se faire oublier par l’équipe adversaire.

Dans le tiers offensif (30 derniers mètres), les aillés peuvent cette fois-ci faire des courses rentrantes afin de libérer l’espace pour la prise de couloir des arrières latéraux. Ainsi, dans les 30 derniers mètres, les aillés sont totalement libres.

Remarques : Lorsque nous écoutons T.Henry, nous pouvons avoir l’impression que la maîtrise, le contrôle des trois joueurs du triangle du milieu de terrain (ici Xavi, Iniesta, Busquets) empêche le jeu des 2 aillés car idéalement (dans le plan de jeu de Guardiola) les aillés doivent être très haut sur le terrain en  évitant de « décrocher » sur le terrain. Facile a dire, difficile à faire contre le Barça mais quoiqu’il arrive cela permet de se poser des questions sur ce que nous attendons de nos joueurs.

 


Conservation pour jouer vers l’avant face à une défense étagée

Le jeu vers l’avant lorsque nous nous approchons du but adversaire afin de finir, de marquer est bien souvent une tâche difficile à réaliser. Lors d’une attaque placée, il est compliqué de trouver les décalages afin de se mettre en position de frappe dans la surface.

Cette difficulté pour jouer vers l’avant est dû à une défense à égalité numérique ou supériorité numérique, étagée (couverture mutuelle, plusieurs rideaux défensifs,…) en barrage (entre son et le porteur de ballon), dense ( limitation des espaces et des intervalles, bloc équipe,…).

Sur cette situation, vous pouvez gérer, corriger les attaquants en donnant des conseils sur :

– le porteur de balle : la prise d’information (voir avant de recevoir), l’anticipation, l’orientation du corps des appuis, du contrôle, l’analyse du contexte afin de prendre la meilleure décision sans perdre le ballon (jouer vers l’avant, en retrait, latéral suivant le contexte).

– les non-porteur de balle sur le démarquage : orientation du corps des appuis, coordination des appels, formes d’appel de balle, déplacement en fonction de ses coéquipiers des adversaires, des capacités du porteur de balle,…

Sur cette situation, vous pouvez gérer, corriger les défenseurs en donnant des conseils sur :

– la défense étagée, la couverture mutuelle, l’orientation de l’attaque adverse vers la ligne de touche ou vers le centre du terrain, le coulissement (déplacement dans la largeur), le cadrage du porteur de balle adversaire, la gestion des temps forts et des temps faibles, les déplacements en fonction des déplacement des coéquipiers et des adversaires, le « timming » pour sortir ou « marquer » un adversaire.

En allant plus loin, nous pourrions dire que ce type d’exercice avec ce nombre de joueurs (3+3 contre 3) s’adapte parfaitement pour travailler je jeu vers l’avant dans un 4-3-3 avec la mise en place des 3 milieux et des 3 attaquants. Ainsi, vous pourrez commencer a travailler les circuits préférentiels avec une opposition faible (dû la supériorité numérique offensive). Vous pourrez ainsi demander a vos milieux de terrain de jouer en point avant (deux numéro 6 et un numéro 10) ou en point arrière (un numéro 6 et deux numéro 10). Vous pourrez enfin travailler sur les permutations de vos trois attaquants pour augmenter l’incertitude des défenseurs adverses.


Duel et relance défensive (Simeone, Athletico Madrid)

Le fantasque mais attendrissant Diego Simeone lors de son passage plein de réussite chez les Colchoneros de l’Athlético Madrid nous offre une partie de sa philosophie de jeu lors de 3 situations spécifiques défenseurs. Ainsi, lorsque nous regardons la première situation de relance défensive après récupération sur jeu long, il est surprenant de voir Simeone autoriser et valider les relances / dégagements lointains et aériens de ses défenseurs lorsqu’ils récupèrent le ballon même sous pression. Il serait donc intéressant également de demander aux joueurs de chercher une relance au sol sur une passe courte à longue. Cependant, la recherche du jeu vers l’avant dès la première passe dans le but de franchir le plus rapidement un « rideau défensif » est bon argument pour défendre ce type d’exercice. Comme variables, vous pourrez ainsi jouer sur :

– la forme de relance défensive :

  • au sol / aérienne.
  • courte / moyenne / longue.
  • sur un joueur / dans une porte, dans un espace latéral ou profond.

– le type d’opposition :

  • technique analytique sans opposition.
  • technique avec opposition raisonnée.
  • technico tactique en 1 contre 2 demandant de faire un choix avant la relance.
  • opposition réelle en match à thème.

– le type de récupération (fonction de la première passe) :

  • sur passe en profondeur dans le dos du défenseur.
  • sur passe latérale.
  • sur passe au sol ou aérienne.

Sur la deuxième situation les défenseurs travaillent le jeu de tête venant d’un centre, où l’objectif sera de relancer, de dégager le ballon sur les côtés (éviter la relance dans l’axe du terrain). Après le duel de la tête dans la surface, le défenseur doit sortir, monter rapidement sur le porteur de balle afin de le « cadrer », le « fixer » dans le but de le tenir éloigné le plus loin du but. Les critères de réalisation pour le défenseur seront l’orientation des appuis, l’analyse du style de jeu de l’adversaire, l’allure de la course, le recul frein,… Si nous analysons l’espace de jeu matérialisé lors du duel, la gestion de la largeur doit être maîtrisée afin de jouer sur le rapport de force entre défenseur et attaquant. La ligne jaune au sol peut correspondre à l’espace arrière dans lequel le défenseur ne peut pas rentrer en reculant, en recul frein. L’objectif sera ainsi de défendre en avançant.